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Une année 2025 marquée par la régularité

S’il ne fallait retenir qu’un mot, ce serait la régularité. Cette saison, Arnau Farré est monté sur tous les podiums des championnats de France auxquels il a participé : quatre victoires sur six épreuves en Trial Elite, deux succès sur trois rendez-vous du Trial Urbain TXGP. Un équilibre parfait entre performance et gestion, d’autant plus impressionnant face à des adversaires de la trempe de Benoît Bincaz et Hugo Dufrese. 

Première saison en Trial Elite, premier titre

Pour sa deuxième saison complète en Championnat de France Trial Elite, Arnau Farré a traversé l’année avec une maturité remarquable. Pourtant, rien n’annonçait un parcours aussi solide après son entrée en matière difficile à Goudargues. Sur un terrain totalement remanié, rendu sélectif et exigeant, il se heurte d’emblée à des zones piégeuses. Son premier tour est laborieux, avec un écart conséquent sur Benoit Bincaz. Mais dès le second tour, il retrouve son équilibre, ajuste son pilotage et limite la casse. Il termine troisième : un résultat loin de ses standards, mais précieux pour comprendre le niveau de ce championnat et lancer sa dynamique.

Cette prise de repères se confirme à Saint-Savournin. L’épreuve est serrée, les écarts infimes, et le trio Farré–Bincaz–Dufrese évolue dans un mouchoir de poche. Farré commence prudemment, observe, puis attaque au second tour avec une précision impressionnante. Son passage quasi-parfait lui offre sa première victoire en Trial Elite, et avec elle un véritable point de bascule. Il revient à égalité de points avec Bincaz et s’installe dans la course au titre.

D’un petit village catalan au sommet du trial

L’histoire d’Arnau Farré n’a rien d’un parcours tracé d’avance. Son entourage ne vient pas du trial, mais ses parents perçoivent rapidement la passion qui habite leur fils. Lorsqu’à six ans, ils lui offrent une petite Beta 50 d’occasion. L’enfant, fasciné, passe des heures à son guidon. Conscients de son potentiel, ses parents cherchent un encadrement capable de le guider. Ciriac Grados le prend alors sous son aile et convainc la famille de le laisser tenter la compétition.

Dès 2006, tout s’accélère. Farré monte régulièrement sur les podiums du championnat de Catalogne, grimpe les catégories à une vitesse spectaculaire et décroche, en l’espace de trois ans, deux titres nationaux, dont celui de champion d’Espagne Jeunes 80 cm³. Son ascension se poursuit sans faiblir : champion d’Espagne Jeunes 125, champion Cadet, puis champion Junior. Chaque saison apporte une courbe de progression plus haute que la précédente.

À 17 ans, il rejoint l’équipe officielle GasGas et découvre les premières épreuves internationales. Il décroche le titre de Champion d’Europe en 2017 et devient l’un des grands espoirs du trial mondial. Son objectif est clair : viser la couronne mondiale junior. Mais la trajectoire se brise en 2018. Une lourde chute lui vaut une grave blessure au genou, assez sérieuse pour envisager de mettre un terme à sa carrière. Les complications durent longtemps. Il annonce presque sa pré-retraite.

Puis vient 2019. Farré décide de revenir, avec une nouvelle équipe, une approche différente et une maturité qu’on ne trouve que chez ceux qui ont déjà frôlé l’arrêt définitif. Année après année, il remonte vers les sommets. En 2022, il signe des podiums en championnat du monde Trial 2 et en France, confirmant un retour solide. En 2023, il remporte les 3 jours de la Truyère. En 2024, il devient vice-champion du monde Trial 2. Et en 2025, il retrouve son plein potentiel : deux titres de champion de France, une troisième place mondiale et un statut retrouvé de pilote majeur sur la scène internationale.

Un champion qui ne compte pas s’arrêter là

Avec deux titres nationaux, une troisième place mondiale et une saison menée avec sérieux et constance, Arnau Farré s’impose comme l’un des hommes forts du trial actuel. Son retour au sommet n’a rien d’un hasard : c’est le résultat d’années de travail, de patience et de résilience.  Et si 2025 marque un tournant, elle pourrait aussi être le début d’une nouvelle ère. L’Espagnol a retrouvé son niveau maximal. Il est prêt pour écrire la suite et pourquoi pas un jour décrocher la couronne mondiale.